Des choses inconnues viennent d'une manière incroyablement généreuse en vous et l’idée est d'en faire de l'art. D'abord j'ai dû apprendre à dire oui à ce qui m'était donné et chacun nous recevons une part d'unique et de différence. Le meilleur à faire en tant qu'artiste était de donner ce que j'avais de spécifique. Il en faut du temps pour trouver ! Parfois ça coïncide avec ce qui se passe dans le monde ou parfois non. J'ai compris que plus j'acceptais ce qui venait et que je l'honorais, plus j’avais le cœur joyeux, et plus j'étais riche d'action. Je ne me mets aucune obligation, aucune direction, je laisse faire, suivre le mouvement, juste je fais et je regarde ce qui arrive. Je ne cherche pas à ce que ça veuille dire quelque chose ou que ça représente quelque chose. En fait c'est juste l'espace d'un moment, être présente, là, c'est tout. Le corps de la femme, du couple, le supra-monde naturel, sont au centre. Ils surgissent dans les toiles, dans la pierre, sur le papier. Les animaux, les végétaux, les humains sont visionnaires. Tous s'interpénètrent et transfèrent leurs aptitudes. Les rêves, les mythes, les contes, les traces glissent dans la matière, dans les mots. Il y a le sauvage, le sacré, un appel de l'invisible, la présence du monde intérieur, l'organique. J'aime ce sentiment quand on fait de l'art, que vous prenez l'énergie de votre corps et que vous la mettez dans un objet physique. C’est un acte de bonne santé, d’exaltation de la beauté et le goût de la perte des repères pour me libérer.
Après des études au conservatoire d’Art dramatique jumelées à des cours du soir aux Beaux-Arts de Versailles,
Après m’être promenée tous les jours dans les jardins royaux et avoir imprimé les sculptures de marbre dans ma rétine,
Après avoir rejoint Milan pour travailler d’équipe en scénographie (peinture et sculpture) à la Scala de Milan sur des opéras comme la Vestale ou La Rondine,
Après un passage à Carrare où j’ai retrouvé le marbre le plus généreux,
Après quelques réalisations de décors de théâtre pour Avignon et Paris,
Après avoir créé le groupe BOA avec cinq autres artistes en réponse au mouvement COBRA et avoir réalisé des interventions en pleine forêt de sculptures et peintures ainsi que des expos annuelles en extérieur à Paris,
Après avoir travaillé en peinture sur les sculptures de Georges Koscas pour la galerie Klein-Roncari, rue de Seine à Paris,
Après des expériences, quand même, dans le monde du cinéma,
Après des créations d’atelier pour le magazine «J’imagine» destiné aux enfants,
Après d’autres expos, galerie Guénégaud, au Flatotel, Salle Boris Vian, galerie Art Présent rue Quincampoix, la galerie Art&Miss rue Anastase à Paris,
Après quelques symposiums tel que celui de Kelburn Castle Largs en Ecosse, des expos au Dôme de la ville de Port-Vendres lieu de naissance de Maillol,
Après quelques années et un brusque virage vers un travail loin de tout ce qui s’agite,
j’en suis à Aujourd’hui et au plaisir de ne pas connaître ce que sera demain.